Après avoir fait une première petite promenade avec Ooba Shigeyuki et son épouse ainsi qu’une visite à son atelier, puis découvert les Baikamo Mishima, la balade continue autour de Mishima et Izu, à l’occasion de belles journées d’automne. Le Mont Fuji est loin et proche à la fois. C’est mon cinquième voyage au Japon et c’est la première fois que je le vois. Sa présence attire mon oeil et je comprends mieux l’importance qu’on lui donne . Il mérite bien le statut de trésor national et son inscription au patrimoine de l’UNESCO sous le titre « Fujisan, lieu sacré et source d’inspiration artistique ».
L’automne au Japon est pour moi la plus belle des saison. Les couleurs des feuillages rivalisent avec celles des fleurs et des fruits sauvages, le vent fait onduler les forêts de bambous et les champs de graminées. Outre tous ces cadeaux, je suis ravie de pouvoir rencontrer un artiste dans son environnement et de découvrir de quoi se nourrit son inspiration.
Ooba Sensei et son épouse mon emmenée à Izu, à l’endroit où Nicole vivait avant de rentrer en France. Elle et son époux gardaient un temple tout en s’occupant de son entretien. Outre son blog sur les cours de nihonga qu’elle prenait avec Ooba Sensei, grâce auquel j’ai fait sa connaissance ainsi que celle de son professeur, elle a tenu un blog dont le thème était « Le Mont Fuji Une photo chaque jour« . Elle a vécu 27 ans au Japon avant de décider de revenir vivre en France.
Les kakis séchés dans les vérandas, un ciel qui reste bleu, un vénérable arbre agé de 800 ans. Ceint d’un « Shimenawa », comme tout « God-tree » au Japon. Une corde qui délimite l’espace sacré que constitue l’arbre muticentenaire .
Au moment où les ombres s’allongent et que la forêt devient de plus en plus sombre, nous grimpons de hautes marches sans âge, pour rejoindre un autre sanctuaire. Quelques pierres levées et un panneau indiquent que ce lieu est chargé d’histoire. Ooba Sensei me dira qu’il a été une des sources de son inspiration (Ainsi que l’arbre présenté plus haut) . En effet, j’ai reconnu ces vieilles marches aux grosses pierres irrégulières, pour les avoir vues dans un de ses tableaux. Grâce aux siècles qui ont laissé leur emprunte, aux mousses qui s’invitent sur leur surface, ces pierres déposées par les hommes semblent à présent faire partie intégrante de la nature. Tout en haut des marches comme enfermée dans un tombeau j’ai découvert la sculpture d’une divinité, complètement enfouie dans la pénombre.
Vous retrouverez l’atelier de Ooba Shigeyuki dans mon prochain article.