Hiramatsu Reiji, la Symphonie des Nymphéas
Il y a plus de 10 ans déja, en 2013, Hiramatsu Reiji présentait une série d’oeuvres inspirées par le travail de Monet à Giverny.
Il expose aujourd’hui de nouvelles oeuvres au Musée de Giverny dans le cadre du festival Normandie Impressionniste fêtant les 150 ans du mouvement; exposition qui se déroule du 12 juillet au 3 novembre. L’exposition Symphonie des Nymphéas, présentée à l’été 2024, met à l’honneur 14 paravents inédits récemment acquis par le musée des impressionnismes Giverny, et portant sur le thème du cycle des saisons, autour du bassin aux nymphéas.
Je n’ai pas encore me rendre à cette exposition, mais en guide de mise en bouche, je vous invite à lire l’article que j’avais écrit lors de sa précédente exposition:
Outre le fait de présenter une oeuvre traditonnelle japonaise rarement vue en France , il propose une intéressante réflexion à travers un échange sur la création entre deux artistes au delà du temps et de l’espace, autour d’un lieu: le bassin au nymphéas situé à Giverny.
On sait combien au XIX ème siècle, le japonisme a influencé des peintres tels que Monet, modifiant la représentation de l’espace, ouvrant de nouvelles perspectives.
Parallèlement, au Japon, l ‘art occidental déferlait, exerçant sur les jeunes artistes un pouvoir attractif tel qu’ils se détournèrent des arts dits traditionnels comme le nihonga . Nihonga par ailleurs considéré comme art conservateur et victime du malentendu que porte sa nomination même. Car Nihon-ga voulant dire “peinture japonaise” porte dans sa traduction même, la fermeture à ce qu’est sensé porter l’art qui se veut sans frontières.
Hiramatsu, bravant les rigidités, rend à l’art le gout du jeu, citant Monet à travers les reflets des saules sur le bassin, citant ses illustres prédécesseurs à travers les moineaux de Ito Jakutchu ou le cours d’eau de Ogata Korin (Paravent avec pruniers rouges et blancs). L’art de la citation, cultivé dans l’art japonais depuis l’époque Heian (794-1185), époque où les artistes étaient dans un dialogue permanent, partageant leurs découvertes et leurs procédés, dans un désir de stimulation et d’émulation permanent, est aussi un procédé qui ouvre d’autres espaces imaginaires grâce aux associations d’idées ou d’images qui en découlent.
Après avoir visité la nouvelle exposition, vous pourrez rejoindre le bassin des nymphéas, peut être même aurez vous à la main un carnet de croquis, et du moins votre mémoire sera marquée par l’esprit du lieu si propice à l’inspiration. Ensuite vous pourrez visiter la maison de Monet, le salon jaune dans lequel ont peut admirer sa collection d’estampes japonaises.
Pour vous préparer à la visite voici un joli texte de Philippe Delerm:
A lire aussi sur le blog de Marianne dont j’apprécie la plume: http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2013/08/quand-un-japonais-rend-hommage-aux.html
Une fois cette visite faite , vous pouvez partir à la découverte du nihonga en mettant littéralement la main à la pâte! Venez plonger vos doigts dans les pigments japonais lors des stages et des ateliers que je propose à Issy les Moulineaux. A partir de l’iconographie de Hiramatsu, Monet et Jakutchu je vous propose de recréer votre propre vision des nymphéas.
Découvrez différents procédés du nihonga au moyen de feuille métallique or, argent ou aluminium et cuivre, les pigments et le papier japonais, qui seront à votre disposition. Ci-dessous je vous présente quelques travaux réalisés ces dernières années par des élèves et moi même sur le thème des nymphéas.
Les prochaines dates des stages sont à retrouver ici.