J’ai découvert les oeuvres peintes sur bois lors de mon voyage au Japon en 2007.
Nous visitions alors le temple de Kotohira, situé sur l’ile de Shikoku; ce temple est connu pour être le plus ancien temple shintoiste au Japon.
Quand les peintures murales étaient au plus haut de leur popularité, des cloisons de bois et des portes étaient utilisées comme support et l’art peint devint une partie de l’architecture. Les panneaux de bois (plaques votives) appelés « ema 絵馬» qui étaient offerts au temple ou aux lieux saints pendant la période Edo, sont un autre exemple de peinture sur bois. Ainsi j’ai eu envie de reproduire à quelques détails près cet aigle sur plaque votive trouvée dans le temple de Kotohira.
L’origine des ema semble remonterait à à l’époque Edo Mais la plus ancienne mention remonte au XI eme siècle (Période Kamakura). Ema veut dire « Image cheval ». ce nom est relié à un passé lointain lorsqu’il était de coutume pour les riches seigneurs d’offrir un cheval comme une expression de gratitude lors d’un voeu ou d’une prière dans un sanctuaire. La pratique à évolué ensuite vers une représentation sculptée puis peinte de ces chevaux sur des plaques de bois choisis parmis les plus belles les plus belles essences .
Plus tard les sujets se sont diversifiés; ils pouvaient être choisis en fonction du Kami auquel était dédié le sanctuaire. Ainsi le kami de la mer pour Kotohira a inspiré aux artistes des superbes ema représentant des voilers voguant sur des vagues qui semblent animées par le mouvement de la ronce du bois.
Ce ne sont pas des ema mais elle furent réalisées pour un temple à Kyoto avec toujours cette amour de la beauté des matériaux: Rieko Morita est une des rares femmes spécialiste du Nihon-ga sur panneaux de bois; elle s’est vu décerner l’insigne honneur de décorer 4 panneaux de fusuma du pavillon résidentiel du temple Rokuon-ji de Kyoto. Ces portes coulissantes en bois peintes avec des pigments minéraux sur un cyprès pluricentenaire avaient été démontées à l’occasion de son exposition à l’espace Mitsukoshi à Paris en 2009.
Personnellement j’aime travailler sur de vieux panneaux de chêne que je grise à la chaleur et dont j’ouvre les pores avec une brosse métallique. Cela nécessite cependant des panneaux d’une certaine épaisseur, car ils se voilent sous l’effet de la chaleur. Le bois est ensuite nourri en deux ou trois couches de dosa.On peut j ouer avec les veines du bois en transparence ou choisir l’opacité. Cependant il est nécessaire de disposer de pigments assez lumineux tels que les pigments minéraux. Nous ne disposons pas en France, d’essences de bois aussi intéressantes que celles trouvées au Japon, mais le chêne pour peu qu’il aie de belles ronces offre au motif peint une noblesse appréciable.
Merci Valérie pour vos chroniques artistiques et culturelles que je lis toujours avec intérêt.
J’adore le personnage de l’archer devant l’arbre.
Amicalement
Odile
Merci beaucoup pour votre commentaire, ça fait plaisir et c’est encourageant! Avez vous vu ce qui se cache derrière l’arbre? j’ai omis d’écrire que c’est un guerrier aux prises avec un démon. https://fr.wikipedia.org/wiki/Watanabe_no_Tsuna