You are currently viewing Quelques étapes dans la réalisation d’un tableau
Fleurs de pommier

Quelques étapes dans la réalisation d’un tableau

Les quelques jours de stage que je propose ne me permettent pas toujours d’aborder des propositions de réalisations plus poussées. C’est pourquoi je vous propose de découvrir dans cet article comment je procède pour une partie de mes oeuvres et en particulier pour ces fleurs de pommier, seules fleurs d’arbres fruitiers qui aient survécu au gel cette année dans notre jardin. .

 

J’ai d’abord réalisé un dessin que j’ai ensuite transféré sur papier ordinaire (80 gr) en gardant un tracé net de chaque élément. 

Après avoir fixé le washi sur une planche de contreplaqué (Procédé spécifique au nihonga), j’ai réalisé un fond avec pour pigments du gofun, de l’ocre, et du jaune citron. Une fois sec j’ai matiéré le fond avec des fragments de feuille d’or et des projections de pigments.

Quelques étapes dans la réalisation d'un tableauQuelques étapes dans la réalisation d'un tableau

L’étape suivante est le transfert du dessin avec un papier transfert, puis je peins entièrement le motif avec un léger sumi additionné d’une goutte de nikawa, en m’efforçant de faire ressortir les ombres et les lumières.

L’étape de la peinture à l’encre est très importante, c’est pourquoi il ne faut pas la négliger. A partir du moment où j’ai fait un dessin précis, il y a peu de place à l’improvisation. Cela viendra ensuite avec les couleurs avec lesquelles j’accepterai de me laisser porter.

Une fois l’encrage au sumi réalisé , j’ai modelé les pétales des fleurs avec du gofun plus ou moins dilué en jouant sur la transparence de ce pigment. Je l’ai aussi un peu teinté de bleu  par endroits.

Le gofun, pigment à base de coquillage (ici pigment Nakagawa à base de coquille d’huitre) est un pigment qui nécessite une préparation particulière, propre à ce pigment. Cette préparation rendra ses qualités optimum pour des ouvrages d’une grande finesse.

J’ai ensuite utilisé des pigments “suihi enogu” à base de poudre de coquillage colorée et “iwa enogu” qui sont des pigments minéraux artificiels.  Comme dernièrement j’ai acheté quelques pigments chez “Ocre de France” pour les tester dans le cadre du nihonga, j’ai utilisé un  jaune citron presque fluo. Il n’est pas très couvrant mais additionné à d’autres pigments il les réveille grâce à sa luminosité.

J’ai ajouté quelques touches de rose pour les boutons de fleurs.

 

 

 

Une fois que j’ai bien avancé l’ensemble je passe un voile d’ocre dilué avec l’objectif de flouter des parties, que je précise à nouveau ensuite.

“Flouter/préciser” dans un “lacher prise/tension” à répéter autant de fois que possible est un de ces procédés picturaux très intéressants qu’offre le nihonga.

C’est pourquoi la notion de temps accordée à l’oeuvre est oubliée. Il faut prendre son temps pour être en mesure de l’oublier. Etre dans l’ici et maintenant pour accéder à un espace “hors du temps”

Après l’avoir laissé reposer quelques jours, J’ai terminé ce tableau en lui apportant des touches de pigment iwa enogu bleu sombre . Le voici avec son cadre.

 

J’organise des stages de nihonga au sud de Paris, à Issy les Moulineaux.

Vous trouverez les conditions ici.

Laisser un commentaire