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Université des Sciences et des arts de Kurashiki

Je vous invite à vous joindre à moi pour une petite balade, c’était il y a deux ans déja..

Le voyage au Japon c’est pour moi d’abord le train, le shinkansen, regarder les paysages qui défilent et se transforment à la fenêtre. On ne s’en lasse pas, et les regardant à nouveau, je me souviens.

Venue de Kyoto, j’ai d’abord rejoint Okayama pour m’y installer quelque jours .

En voyage pour Okayama

Je suis invitée  par le professeur Tomoki Moriyama à visiter la classe de nihonga de  l’Université des Arts et des Sciences de Kurashiki.

Pour venir à Kurashiki j’ai rejoint la gare  Shin-Kurashiki .

Kurashiki, située à une vingtaine de km d’Okayama est plus connue pour ses canaux bordés de vieilles maisons et ses fabriques de denim, ainsi qu’un musée de l’impressionnisme, le Musée Ohara  mais elle possède également une Université dédiée aux Sciences et aux Arts.

Cette université a été créée sur 1995 sur la base d’un concept de «coopération entre l’art et la science», ses créateurs ont activement cultivé de nouveaux domaines interdisciplinaires et ont cherché à créer une université attrayante enracinée dans la communauté.

« À l’Université des sciences et technologies de Kurashiki, la Faculté des arts, la Faculté des sciences de la vie et la Faculté de gestion de crise ont pour objectif d’éduquer et de faire des recherches en profondeur à travers les sciences , de favoriser les ressources humaines créatives et de contribuer au développement de la société.

Université des Sciences et des Arts de Kurashiki

Tomoki Moriyama m’introduit dans les ateliers des classes de nihonga.

nihonga peinture japonaise

Je découvre une salle vaste et lumineuse dédiée aux 3 ème année.

Disposant d’espaces communs cette salle est compartimentée pour chaque élève  avec un espace délimité par des cloisons.

De grands formats sont posés à plat au sol comme il est de règle dans la peinture japonaise. Des ponts de bois permettent de travailler le plus souvent à genoux.

Une élève travaille sur un grand format coloré consacré au thème des Yokai qui sera présenté à l’examen de fin d’année. Deux mois seront nécessaires pour réaliser cette oeuvre.

Classes de nihonga 3 ème annéeClasses de nihonga 3 ème annéeClasses de nihonga 3 ème année

Classes de nihonga 3 ème année

Des petits formats sur soie sont présentés dans des sous verre.

Soie, bois, washi sont les supports utilisés.

Des bandes texturées sur fond blanc me fond penser à une création contemporaine, ce sont pourtant des bandes de momigami (papier froissé), technique connue il y a 1300 ans pendant la période Heian  .

Université Kurashiki 3 ème année nihonga.Université Kurashiki 3 ème année nihonga.Université Kurashiki 3 ème année nihonga.

Université Kurashiki 3 ème année nihonga.

Les élèves étudient les maitres passés et créent leur propre style.

Ainsi des œuvres nihonga de Gyokudo Kawai et Takeuchi Seiho peintres de la période Showa (début 20 ème) exposées sur les murs de la classe inspirent les élèves.

Une élève étudie les oeuvres du groupe Kanoha (groupe de peintres qui a été actif pendant environ 400 ans à partir du milieu de la période Muromachi).

Une autre élève étudie les procédés développés par Itō Jakuchū  dans ses oeuvres. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet.

Sujime gakiSujime gakiSujime gakiSujime gaki

Sujime gaki

Après avoir pris notre repas au réfectoire, Moriyama-sensei m’invite dans son bureau pour échanger plus longuement sur son enseignement.

Moriayama-Sensei  est attaché à entretenir et à conserver les sources du nihonga. Et je devine que comme un arbre a besoin de racines fortes et saines pour bien se déployer, il est important que les racines de cet art soient conservées et étudiées pour les besoins des générations futures. A ma question sur ce qui différencie la peinture chinoise de la peinture japonaise  (ou ce qui l’en éloigne) Moriyama-senseï me dit que la peinture chinoise est une peinture réaliste ; en peinture japonaise on fait plus appel à la mémoire.

Dans le cadre de ses cours Moriyama-Senseï présente les matériaux utilisés par l’école Rimpa (Mouvement apparu au début du XVII e siècle) dont voici une liste non exhaustive ci_dessous.

Pigments suihi et iwa enogu, Bo enogu (indigo=plante, gamboge =résine végétale, cochenille=insecte), fibres de murier et de ganpi pour le washi (papier), nikawa (colle animale) à base de peau de sanglier ou de bois de daims, fude (pinceaux en poils d’animaux).

Matériel nihonga Rimpa.Matériel nihonga Rimpa.Matériel nihonga Rimpa.Matériel nihonga Rimpa.Matériel nihonga Rimpa.Matériel nihonga Rimpa.Matériel nihonga Rimpa.

Matériel nihonga Rimpa.

Moriyama-sensei me propose d’expérimenter la technique de sumi connue pour avoir été créée par Itō Jakuchū . Moins complexe que urazaishiki technique dont j’ai parlé icisujime gaki  est une technique qui permet de peindre avec du sumi et de l’eau différentes textures : plumes d’oiseau, écailles de poissons, carapaces de tortues, pétales, etc. Ce moyen d’expression, est en étroite relation avec les matériaux. La forme et la taille du pinceau, le geste, la quantité d’eau et de sumi, la qualité du papier contribuent au résultat.

J’ai monté quelques images des gestes de Moriyama-sensei. (On m’excusera mon piètre talent de cinéaste 😁)

Sujimegaki avec Tomoki Moriyama

Autres visites avec Tomoki Moriyama

2012

http://eguchi.over-blog.com/article-okayama-visite-a-monsieur-moriyama-peintre-nihonga-105884940.h

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